
Samuel BATTUT
Doctorant
samuel.battut@univ-montp3.fr | |
titre de la thèse | Vulnérabilité territoriale des petits états insulaires en développement (PEID) face aux évènements hydrométéorologiques extrêmes dans un contexte de changement climatique : déconstruction et nuancement des narrations dominantes. Les cas de la Dominique et de Sainte-Lucie (Petites Antilles). |
terrains d’études | La Dominique, Sainte-Lucie (Petites Antilles) |
(co-)directeurs | Tony REY |
ORIGINE DU financement | Contrat doctoral |
année d’inscription | 2019 |
résumé de la thèse |
Il est maintenant admis que le réchauffement climatique global tend à renforcer l’intensité des évènements hydrométéorologiques tels que les cyclones et les inondations dans la zone intertropicale. L’augmentation de la température des masses atmosphériques et océaniques a tendance à renforcer les systèmes dépressionnaires, qui ont besoin de suffisamment de chaleur pour se former et se maintenir. L’élévation du niveau des océans amplifie de surcroit l’exposition des zones côtières aux aléas marins des cyclones. Ces phénomènes ont tendance à s’accélérer parallèlement à l’intensification croissante de l’empreinte des activités humaines sur les milieux et les écosystèmes. Ainsi, le changement climatique global a pour effet d’exacerber des risques préexistants tout y en ajoutant une dimension graduelle avec une part significative d’incertitudes. Bien que ne constituant qu’une des variables composant le risque, le niveau d’intensité des aléas peut jouer un rôle significatif dans la production d’une catastrophe. Il influence le degré potentiel d’endommagement des aménagements et influence la dangerosité des zones concernées pour les personnes exposées. Par exemple, les vents cycloniques engageront différemment la capacité de résistance mécanique des habitations ou de la végétation selon leur vitesse. En outre, l’expérience d’un évènement extrême par un territoire qui n’a jamais vécu (ou plus vraisemblablement il y a très longtemps) un niveau d’intensité aussi élevé peut s’avérer désastreuse si les mesures de gestion du risque ne sont pas calibrées en accordance avec ce type d’évènement. Cette situation nous pousse à nous demander quelles peuvent être les réponses des territoires face à des perturbations croissantes engendrées par des évènements extrêmes, et, par conséquent, quelle est le degré de danger que fait peser le réchauffement climatique sur les sociétés exposées aux risques hydrométéorologiques. En parcourant la littérature scientifique, mais aussi en analysant les discours médiatiques, politiques ou humanitaires, il apparait rapidement qu’une grande partie de l’attention est portée vers les territoires insulaire tropicaux dits en développement. Les Nations Unies ont instauré une catégorie pour tenter de regrouper ces territoires ayant plusieurs caractéristiques communes : la taille, l’insularité et le niveau de développement. Ces « Petits États Insulaires en développement » (PEID), au nombre de 38, selon la classification des Nations Unies, sont véritablement érigés en icônes du changement climatique, parce que désignées comme les premières et les plus vulnérables de ses victimes. Les deux principaux éléments affirmés sont que (i) les petites îles tropicales sont amenées à disparaitre sous les océans et que (ii) leurs habitants vont de ce fait devoir émigrer massivement vers les continents. De manière générale, les représentations collectives forgées autour des îles ont tendance à conditionner les discours et les politiques publiques en matière de changement climatique et des risques qui y sont associés. Cependant, de nombreux travaux, notamment parmi les island studies, démontrent que la réalité des îles et de leurs habitants diffère bien souvent des traits (vulnérabilité, passivité) que les discours dominants (souvent du point de vue de continentaux) leur accordent. Chaque territoire insulaire dispose de caractères physiques, sociaux, et d’héritages historiques propres – d’une complexité – qui rend nécessaire une analyse au cas par cas et remet en cause les discours simplistes sur la vulnérabilité des PEID. Alors quels liens peut-on véritablement établir entre vulnérabilité, insularité et niveau de développement ? Et quelles composantes territoriales des PEID sont vulnérables à quelles menaces ? Cette thèse propose donc, non pas de nier la menace bien réelle que constituent les risques liés au changement climatique pour les territoires insulaires, mais de déconstruire et nuancer l’argumentaire dominant en apportant des éléments factuels et contextualisés sur la vulnérabilité territoriale des PEID. Pour ce faire, elle utilisera comme cadre d’étude deux PEID des Petites Antilles : la Dominique et Sainte-Lucie. Le risque cyclonique, et plus particulièrement à travers les évènements cycloniques extrêmes est le prisme choisi pour caractériser la vulnérabilité de ces deux territoires face au changement climatique. L’ouragan Maria, de catégorie maximale (5) sur l’échelle de Saffir-Simpson lors de son passage sur la Dominique en septembre 2017, constitue le support principal de l’analyse de la vulnérabilité. Ses impacts a posteriori à la Dominique, en plus de mettre en lumière les fragilités ou les atouts (puisque bien que connotée négativement, la vulnérabilité peut aussi s’avérer être faible) du territoire, peuvent servir de marqueurs pour caractériser a priori la vulnérabilité de Sainte-Lucie face à un ouragan de haute intensité. Il semble en outre intéressant de mettre en miroir un territoire qui porte toujours les stigmates d’un évènement paroxystique avec un territoire qui connait rarement des épisodes cycloniques significatifs en termes d’intensité. Pour répondre à la problématique, il s’agira essentiellement de construire un diagnostic territorial de vulnérabilité des deux îles face au risque cyclonique, en évaluant (i) la vulnérabilité physique des territoires par le prisme des zones côtières, (ii) l’exposition et la vulnérabilité des enjeux et des infrastructures critiques, et (iii) la vulnérabilité humaine exprimée à travers les représentations du risque et la mortalité. |
collaborations SCIENTIFIQUES | – |
PUBLICATIONS |
ha
rg
gs
LI